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Vendredi (05/09/03)
Je suis assis dans le train et j’écoute le chemin de Kyo. Je croise le regard d’une jeune fille en face de moi. Une jeune fille fort mignonne, que je regarde parfois, qui me regarde et détourne son regard. Je me dis c’est une histoire qui recommence, une histoire ou une non-histoire de deux inconnus qui se regardent dans un train sans se parler et se quittent. Et le mystère demeure entier car tu imagines tout ce qui se passe dans la tête de l’autre et jamais tu ne sauras la vérité. Et tu dis au revoir pour briser le silence. Mais cette histoire que je vis si souvent, je ne l’ai pas vécue aujourd’hui.

La jeune inconnue aux cheveux longs, à l’allure d’une amazone retournée dans la civilisation, a brisé le silence en me proposant de l’aide pour déballer mon sandwich, le 2ème sandwich (j’avais oublié le premier sandwich dans le 1er train). Nous parlons des sandwichs, le mien est mauvais, très mauvais. C’est sûrement fabriqué en Angleterre, dit-elle. Elle avait un sandwich au thon et moi au poulet et je lui propose un échange de ces sandwichs forts mauvais. Elle ne veut pas du mien, mais me cède le sien. « Je le mange pour remplir l’estomac. » J’apprends qu’elle est en formation d’éducatrice de la petite enfance « plus qu’une année de cours mais à présent je prends une année sabbatique », me dit-elle. Elle va à Como, et je me dit qu’elle doit avoir de la famille là-bas. Elle me parle de son prof d’anglais, langue dans laquelle nous conversons. Qu’elle dormait toujours pendant les cours. Que son prof lui disait « Sara, réveille-toi ! ». C’est ainsi que j’ai appris son nom. Je lui raconte l’histoire de mon prof d’allemand, lorsque j’étais au collège, trop timide pour interroger les élèves, qui a quitté son poste peu après et que j’ai croisé encore ce matin dans la rue, avant de prendre le train. Je l’observe, elle rigole, nous avons trouvé une complicité.

La conversation se poursuit sur un ton léger, j’ai l’impression que nous sommes seuls dans ce wagon bondé. Seuls à briser le silence. Le train avance vers sa destination et je sais que jamais nous n’allons nous revoir, si je ne fais pas quelque chose. Je la regarde. Elle a de longs cheveux bruns, elle me fait penser à quelqu’un d’autre, à A.G., en plus latine. Et si je lui donnais mon numéro ? Le train ralentit. Je lui dis je sors ici. Elle me dit moi aussi , je vais rejoindre mon copain. Cela me refroidit. Elle me sourit. Sur le quai du train, elle me dit au revoir. Elle s’approche de moi comme pour me faire la bise. Un dernier au revoir. Deux heures où je me suis senti bien plus proche d’elle que beaucoup de mes amis.

Ecrit par kirikou99, à 13:47 dans la rubrique Premiers Pas.
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Idée : partager un moment d’une grande intimité avec quelqu’un à qui l’on n’a jamais parlé.

La place était si noire de monde que je me suis assis sur un petit trottoir, face à l’écran géant de l’Open air. Une jeune fille, blonde, avec des cheveux courts, un rouge à lèvre très prononcé est venue s’asseoir à côté de moi. Elle me dit je crois que tu peux t’asseoir là, sur la chaise [qu’une autre personne avait réservée]. J’ai dit non, elle ne veut pas, la fille a réservé, je préfère rester là. Le film commence et je m’assieds de travers et je frôle son dos. Je pense que c’est le tournesol que l’on nous a donné avant la projection qui me touche mais non, c’était bien cette inconnue aux cheveux blonds. Le tournesol, pour saluer la réalisatrice venue spécialement à cette projection.
Je la sens tout près de moi et par hasard nos jambes se frôlent à nouveau, ou ma main ou son dos. Je frissonne car elle ne retire pas sa jambe qui me touche. Je ne la vois pas, je l’entends rigoler. La fin du film comique approche et elle appuie ostensiblement son dos contre le mien. Je frémis, j’ai comme une angoisse tout au fond de moi et le cœur qui bat la chamade, alors que sur l’écran se réconcilient une bande de quinquagénaires. Le bonheur comparé à ma situation me fait frissonner. Je ne bouge pas. Je ne réponds pas, comme paralysé par un sentiment trop fort. Je tremble intérieurement, je me concentre sur les scènes du film en paraissant normal. Le film terminé, je la regarde sans sourire. Elle part et me dit Ciao. Je la vois s’éloigner, je regrette déjà le fait que nous ne nous reverrons probablement plus, je me suis pourtant posé la question, est-ce que je l’invite à boire un verre, sans arrière-pensées. Elle est déjà partie. La nuit me trouble dans ma perception. Et si j’avais été l’acteur du film de cette scène, je l’aurais embrassée, elle m’aurait embrassé, elle serait partie en courant. Elle aurait disparu comme elle est apparue. Je me serais tu un moment. Ça aurait été la fin du film.
Ecrit par kirikou99, à 13:44 dans la rubrique Premiers Pas.
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